Origine et histoire de l'Église des Milandes
L'église Saint-Jacques-le-Mineur, dite chapelle des Milandes, est une église collégiale du XVe siècle située à Castelnaud-la-Chapelle (Dordogne). Elle présente une nef à deux travées dont la travée médiane est flanquée de deux chapelles formant un transept, et se termine par une abside polygonale éclairée par trois grandes baies. Au-dessus de la chapelle sud se trouve une tribune accessible par un escalier tournant, sans doute destinée au seigneur local, et une galerie haute reliait autrefois le château à la nef. Les études architecturales réalisées en 2018 ont montré que la construction a débuté à la fin du XVe siècle, le projet primitif comportant un vaisseau unique terminé par une abside à trois pans et une chapelle latérale nord; la chapelle sud et la sacristie sont d'un aménagement légèrement postérieur, la chapelle sud comprenant une chapelle haute au décor de style Renaissance. La vocation funéraire de l'édifice apparaît dès le testament de François de Caumont, qui demande à être enterré dans la « chapelle nouvellement bâtie en l'honneur de la Sainte Vierge » et y fait des legs. Des fouilles menées en septembre et octobre 2019 ont mis au jour sous le dallage un caveau accessible par un escalier droit et s'enfonçant sous le chœur, daté par les archéologues du milieu du XVIe siècle; des plaquettes en or portant la devise des Caumont et plusieurs inhumations ont été retrouvées, ainsi qu'un cœur en plomb et un crâne scié. La chapelle n'a pas été touchée lors des guerres de Religion, bien que la famille de Caumont ait été liée aux débats religieux au XVIe siècle et qu'une présence protestante soit attestée aux Milandes en 1562. Après la Révolution, le domaine fut vendu et la chapelle transformée en grange, divisée par un plancher intermédiaire et munie de bâtiments agricoles accolés; le caveau familial aurait été comblé en 1829. Restaurée par les paroissiens et le vicomte Amable de Beaumont en 1863, elle devint église paroissiale en 1864, année où un chemin de croix y fut installé et la cérémonie de bénédiction du Saint-Sacrement célébrée par l'évêque Joseph Dabert. Au fil du XIXe et du début du XXe siècle, le château et la chapelle connaîtront plusieurs propriétaires; la cloche Sainte-Élisabeth fut bénie en 1902 et des souscriptions furent ouvertes pour réparer les voûtes. Joséphine Baker et Jo Bouillon s’y sont mariés en 1947; dans une lettre de 1964 Joséphine Baker signale la dégradation de la chapelle qui avait conduit le service des Beaux-Arts à la désaffecter. La mairie a sollicité une désacralisation en 1986 sans aboutir; la chapelle a accueilli dans les années 2000 un petit musée consacré à Joséphine Baker et est revenue dans le domaine du château en 2016. Des travaux de restauration intérieure et extérieure ont été entrepris à partir de 2018 et le décor peint a été dégagé entre novembre et décembre 2019 par la restauratrice Mélissa Donadeo. L'édifice est inscrit aux monuments historiques depuis le 9 juin 1926.
