Origine et histoire de l'Église Notre-Dame
L'église Notre-Dame de Courcôme, située dans la commune de Courcôme en Charente, a été plusieurs fois reconstruite au haut Moyen Âge et est classée monument historique ; elle conserve une importante collection de chapiteaux romans des XIe et XIIe siècles. Implantée à 7 kilomètres au sud de Ruffec, elle dépend de la paroisse de Ruffec, du doyenné Nord-Charente et du diocèse d'Angoulême. Vers 831, l'église appartient à l'abbaye Saint-Martin de Tours, puis passe au comte de Poitiers, au duc d'Aquitaine et, à la fin du Xe siècle, est cédée par le duc Guillaume II Fier à Bras à l'abbaye de Saint-Hilaire de Poitiers. Au XIe siècle, l'édifice paroissial est reconstruit à l'emplacement de l'église primitive, dont il subsiste seulement le mur nord de la nef. Après un incendie, une nouvelle église est édifiée au début du XIIe siècle ; les voûtes en berceau et les chapiteaux sculptés datent de cette période. Les croisillons correspondent à une seconde phase romane, tandis que les absidioles appartiennent à une dernière phase datant de la fin du XIIe siècle. Au XVe siècle, un bas-côté est ajouté pour répondre à l'accroissement de la paroisse ; ces modifications provoquent des désordres qui seront traités à la fin du XIXe siècle par la suppression des voûtes gothiques et le rétablissement du contrebutement roman. L'église est dédiée à la Vierge Marie en son Assomption. Classée monument historique par arrêté du 2 août 1881, elle a bénéficié de travaux de restauration, notamment entre 1885 et 1895. Sur le plan architectural, l'édifice présente une nef voûtée en berceau avec un seul bas-côté, un transept ouvert par deux absidioles et un chœur profond terminé par une abside. La croisée est couverte d'une coupole à base octogonale, surmontée d'un clocher carré d'un seul étage. La façade, ornée d'une porte à quatre voussures flanquée de deux arcades aveugles, est couronnée d'une corniche et d'une fenêtre à deux voussures ; elle se distingue par la qualité d'exécution de ses chapiteaux et de ses modillons. Quarante chapiteaux romans des XIe et XIIe siècles, tous porteurs de valeur symbolique, font l'objet d'études depuis le début du XXe siècle et suscitent des débats d'interprétation. Parmi les éléments du mobilier, l'absidiole sud abrite une Vierge à l'Enfant de grande dimension datant du XIIIe siècle. L'édifice est documenté par des vues anciennes (1919), des sculptures extérieures et des photographies des chapiteaux, et figure dans plusieurs bases et portails consacrés au patrimoine religieux et architectural, dont Mérimée, Clochers de France et l'Observatoire du patrimoine religieux.