Citadelle dans le Pas-de-Calais

Citadelle

  • 62170 Montreuil-sur-Mer
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Crédit photo : Commune de Montreuil-sur-Mer - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle, XIVe siècle, XVIIe siècle, 2e quart XXe siècle

Patrimoine classé

Les ruines des remparts : classement par arrêté du 10 septembre 1913 - Citadelle : les enceintes, y compris la porte d'entrée, la tour de la Reine Berthe et les deux tours de l'ancienne entrée du château : classement par arrêté du 18 décembre 1926 - Le complexe souterrain allemand de la Deuxième Guerre Mondiale, en totalité, situé sous le front ouest des remparts dits de la Madeleine comprenant les tours B, C et D ainsi que les courtines entre elles, dont les entrées se trouvent sur la parcelle AB 3 : inscription par arrêté du 14 décembre 2012

Origine et histoire

La citadelle de Montreuil‑sur‑Mer est une citadelle royale pré‑Vauban du XVIe siècle, édifiée sur les bases d’un château royal médiéval et classée au titre des monuments historiques le 18 décembre 1926. Les remparts de la ville, dont elle constitue le réduit défensif distinct, avaient été classés le 10 septembre 1913. Positionnée au nord‑ouest de Montreuil, elle occupe un éperon sur la rive gauche de la vallée de la Canche qu’elle domine et protégeait l’ancienne frontière entre les comtés du Ponthieu et du Boulonnais ainsi que les infrastructures portuaires aujourd’hui disparues. À la fin du XIIe siècle, la ville comportait deux mottes; la motte du roi fut abandonnée vers 1200 au profit d’un château philippien construit à l’emplacement actuel de la citadelle. Ce château, de forme polygonale et probablement flanqué de huit tours sans donjon, pourrait avoir servi vingt ans plus tard de modèle pour les châteaux de Boulogne‑sur‑Mer et d’Hardelot. Des vestiges du château philippien subsistent, notamment un châtelet flanqué de deux tours massives pourvues d’archères, des éléments de courtines et deux autres tours. La citadelle s’appuie aussi sur une porte d’entrée de la ville, la tour dite de la Reine Berthe ou porte de la Ferté, érigée au début du XIVe siècle. Cette tour‑porte de 15 mètres de diamètre comprend un corps de garde et une importante salle à l’étage remaniée aux XVIe ou XVIIe siècles ; elle amorçait l’enceinte communale depuis la face sud‑ouest du château. Trois autres tours de l’enceinte urbaine subsistent dans la citadelle : les tours F et E et la tour dite Blanche, qui terminait la muraille sur la face nord‑est du château. Le chemin de ronde, construit au XVIe siècle et renforcé au XVIIe siècle par une succession d’arches, reprend en partie le tracé des courtines et relie l’enceinte en se connectant à la tour Blanche, facilitant les déplacements le long du front nord. Depuis ce chemin de ronde on aperçoit la Canche au pied de la citadelle, le phare de la Canche du Touquet‑Paris‑Plage, les villes côtières, les éoliennes de Widehem et la chartreuse de Neuville‑sous‑Montreuil. Après l’attaque et la destruction de Montreuil par l’armée de Charles Quint en 1537, François Ier fit transformer profondément les remparts en appliquant l’architecture bastionnée. En 1567 le château philippien fut renforcé par des apports de terre sur l’ordre de Charles IX, puis au cours du dernier quart du XVIe siècle il fut transformé en citadelle bastionnée ; vers 1600 le site semble avoir été achevé par Jean Errard et formait alors une étoile irrégulière de cinq bastions. Au XVIIe siècle, bien que Montreuil ait perdu de son importance stratégique, la citadelle fut renforcée par l’ingénieur militaire de Louis XIV vers 1670, qui y ajouta un arsenal, bâtit une demi‑lune à l’entrée côté ville, refaçonna le bastion de la porte de secours et travailla aux glacis et aux chemins couverts extra‑muros. À partir de 1886, la citadelle prit le nom de "Caserne Coligny" et accueillit l’entraînement des enfants de troupe de l’école militaire préparatoire située en ville ; en 1914 ces troupes quittèrent Montreuil et les casernes furent occupées par les armées française et britannique. En 1916, pendant la Première Guerre mondiale, Montreuil‑sur‑Mer hébergea le Grand Quartier Général britannique et les casemates de la citadelle servirent de centre de transmission. Après la dissolution de l’école militaire préparatoire en 1924, l’association Les Amis du Vieux Montreuil loua le site au ministère de la Guerre et l’ouvrit au public en avril 1927, constituant une collection muséale, une bibliothèque patrimoniale et installant dans la tour de la Reine Berthe un monument aux chevaliers morts à Azincourt. Grâce au mécénat de Marie‑Cécile von Springer, la commune acheta la citadelle à l’État, mais l’action touristique fut interrompue par l’occupation allemande. Pendant l’occupation de 1939‑1944, les occupants s’installèrent sur le site, les collections furent dispersées et pillées, des bâtiments furent dégradés par récupération de matériaux et un cimetière militaire fut aménagé sur l’un des bastions. Les Allemands creusèrent par ailleurs un complexe souterrain sous le front ouest des remparts comprenant deux unités de casernement reliées entre elles, chacune pourvue de deux tunnels d’accès; ces logements, conçus selon le plan‑type de la voûte, virent la première unité aménagée à partir de 1943 et achevée l’année suivante, tandis que l’autre resta inachevée. Après la guerre, face aux dégradations des collections, l’association des Amis du Vieux Montreuil se dissout et la gestion du site fut confiée au syndicat d’initiative ; une auberge de jeunesse fut créée dans l’ancienne caserne des officiers et ouverte le 9 juin 1946. Des bénévoles de l’association Chantiers histoire et architecture médiévales ont participé, entre 2016 et 2022, à des travaux de restauration de la citadelle. Le site est inscrit depuis 1926 pour son patrimoine historique et naturel et, par arrêté du 23 juillet 2015, il fait partie d’une zone spéciale de conservation Natura 2000 en raison notamment d’une nurserie de grand rhinolophe ; le parcours permanent de visite intègre une exposition sur les chiroptères du Montreuillois et un observatoire vidéo infrarouge de la colonie, équipé d’un dispositif de surveillance et de caméras infrarouges permettant notamment de filmer le grand rhinolophe et son petit.

Liens externes