Origine et histoire
L'église Saint‑Valery de Varengeville‑sur‑Mer se situe sur la commune éponyme en Seine‑Maritime, non loin de Dieppe. Classée au titre des monuments historiques en 1924, elle reçoit chaque année environ 60 000 visiteurs. La partie nord de l'édifice remonte vraisemblablement aux XIIe et XIIIe siècles, tandis que le porche d'entrée a été reconstruit au XVIe siècle. L'église et le cimetière marin sont implantés au bord d'une falaise de craie de la Côte d'Albâtre, près du « Câtelier » que les habitants appellent « la tombe du petit doigt de Gargantua ». Les tombes entourent le bâtiment à l'exception du côté de l'abside. L'édifice est désormais posé en équilibre sur une falaise haute de 80 mètres qui recule d'environ 40 centimètres par an, menaçant de s'effondrer dans la Manche. L'Association des amis de l'église de Varengeville‑sur‑Mer et la Fondation du patrimoine œuvrent pour sa sauvegarde. Des travaux de confortement du sous‑sol et du chœur ont été réalisés en 2000. En 2018, des opérations d'un coût d'environ un million d'euros ont été menées pour rénover les toits, les murs, les voûtes et la charpente. Divers projets visant à empêcher la disparition de l'église, comme son démontage pour reconstruction ailleurs ou son déplacement, ont été envisagés mais exigent des financements importants. L'édifice se compose de deux nefs juxtaposées : la plus ancienne, au nord, construite en silex aux XIIe‑XIIIe siècles, est couverte d'une charpente de type roman. La nef sud, plus récente, est de style gothique et érigée en moellons de grès, un matériau plus tardif visible aussi en blocs sur la plage en contrebas ; elle est couverte d'une charpente gothique. La coexistence de ces deux nefs explique que l'église ne suit pas la forme habituelle de la croix latine. Le porche d'entrée, ouvert sur la nef sud, date du XVIe siècle. Le carré du transept et le triple chevet plat sont voûtés sur croisées d'ogives. À l'intérieur, le pilier‑colonne polygonal qui sépare les deux nefs est sculpté de motifs variés : une coquille Saint‑Jacques (sans lien avec le pèlerinage de Compostelle), des têtes coiffées à la mode Henri II, des rosaces et des blasons dont l'un porte un dauphin couronné et un soleil. On y trouve aussi des figures originales — l'une évoquant un marin en train de vomir, une autre un chef indien — qui rappellent les voyages lointains des marins dieppois, notamment Jean Ango. Des vitraux modernes décorent l'église, signés Jean Renut, Raoul Ubac et Georges Braque ; l'arbre de Jessé de Braque est particulièrement notable et l'artiste est enterré dans le cimetière. L'intérieur comprend par ailleurs des statues — notamment saint Valery de Leuconay et son gisant au fond de l'édifice — ainsi que des peintures, parmi lesquelles une représentation de Notre‑Dame de Guadalupe et un tableau moderne de Michel Ciry. L'église est dédiée à Valery de Leuconay, pour lequel Guillaume le Conquérant avait une grande vénération. Guillaume le Conquérant fit prélever une partie des reliques de Valery et en emporta en Angleterre ; il en déposa aussi en Normandie, dans l'actuelle commune de Saint‑Valery‑en‑Caux, à l'ouest de Varengeville.