Origine et histoire
L'église Notre‑Dame‑de‑l'Assomption d'Athies se situe au centre du village d'Athies, dans l'est du département de la Somme, au sud de Péronne. Elle remonte au XIIe siècle et est liée à l'établissement d'un prieuré bénédictin à la même époque. L'édifice a subi de lourdes destructions au cours de son histoire : incendiée par les Espagnols en 1648, puis de nouveau en 1676 par les Impériaux, il a été reconstruit et agrandi au XVIIIe siècle, la restauration étant achevée vers 1700. Lors de la Première Guerre mondiale les voûtes furent percées, la tour s'effondra et, après l'attaque de 1916, il ne resta que quelques vestiges et l'intégralité du portail sud. La reconstruction fut conduite de 1929 à 1931 par la Société coopérative de reconstruction des églises dévastées du diocèse d'Amiens. Pour l'extérieur, les architectes pratiquèrent une reconstitution archéologique, notamment dans les parties hautes, le chœur et le transept ; le clocher, autrefois carré, fut reconstruit en béton sur plan octogonal. L'intérieur présente des solutions plus modernes, avec des arcs des bas‑côtés et une coupole octogonale formant lanterne ; la mosaïque de verre qui orne l'intérieur du clocher est une œuvre de Jean Gaudin. L'atelier Gaudin réalisa de 1930 à 1931 la coupole en dalles de verre de la croisée du transept ainsi que l'ensemble des vitraux de la nef et du chœur. Le décor intérieur, de style Art déco, comprend mosaïques des autels, stalles, chaire à prêcher et ferronneries. L'édifice est d'écriture architecturale composite : le chœur et l'abside conservent des éléments de transition entre l'art roman et l'art gothique, la nef reconstruite au XVIIe siècle relève d'une inspiration néoclassique, le portail sud date du milieu du XIIIe siècle et le portail ouest est de style Renaissance. Le portail sud, la partie la plus remarquable et la plus ancienne, a été restauré par l'architecte Corroyer en 1866 ; ses voussures reposent sur des colonnes corinthiennes. Le porche principal est divisé par une colonne portant la statue de sainte Radegonde qui tient dans sa main gauche le reliquaire de la Sainte‑Croix. Le portail sud n'a pas été dégradé pendant la Première Guerre mondiale mais a reçu un éclat d'obus en 1940. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques au XIXe siècle ; aujourd'hui, seule la protection porte sur le portail sud.