Château à Talmont-Saint-Hilaire en Vendée

Château

  • 85440 Talmont-Saint-Hilaire
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Crédit photo : Marine69 - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle, XIVe siècle, XVIe siècle

Patrimoine classé

L'ensemble du château, y compris la tenaille du XVIe siècle (sols nus et bâtis) et la digue de retenue (cad. AL 3, 315) : classement par arrêté du 19 juin 2009

Origine et histoire

Le château de Talmont, aujourd’hui en ruines, se situe sur la commune de Talmont-Saint-Hilaire, en Vendée. Les premières fortifications remontent à une motte castrale édifiée vers 1025 par Guillaume Ier de Talmont, dite motte du « jardin Batiot », encore perceptible sous la forme d’une petite colline dans un jardin rue de l'Abbaye. Vers 1050, sur l’emplacement d’une église ruinée dédiée à saint Pierre, Guillaume fit bâtir un château fort en pierre : il transforma la partie clocher-porche de l’église en donjon, érigea un mur de pierre fermant une petite cour, adjoignit une tour d’escalier et un bâtiment adossé au mur nord. La suppression de l’église est attribuée, selon les sources, à Pépin, petit-fils de Guillaume, qui fut excommunié pour cet acte. En 1138, une attaque menée par Guillaume de Lezay contre le roi de France échoua, le château fut pris et le logis incendié. Entre le XIe et la fin du XIIe siècle, la seigneurie de Talmont fonctionna comme une co-seigneurie partagée entre le sire de Talmont et le duc d’Aquitaine, également comte du Poitou. Vers 1170, Richard Cœur de Lion, qui détenait des droits sur la forteresse et s’y rendait pour la chasse avec Raoul III de Mauléon, lança un important programme d’extension : une nouvelle enceinte doublant celle du XIe siècle fut flanquée de tours rondes, un châtelet d’entrée fut construit au nord, une petite enceinte isola le donjon dans la cour d’origine, le donjon fut renforcé par un mur en éperon au nord et une tour de garde munie d’un assommoir et d’une entrée coudée permit d’accéder à la cour du donjon. La même époque a peut‑être vu l’édification d’une enceinte urbaine protégeant la ville de Talmont au pied de la forteresse ; cette enceinte était interrompue en plusieurs points par des canaux et comportait cinq châtelets d’entrée donnant sur les axes routiers principaux : les portes de l'Abbé, Guédon, Cadoret, de Curzon et Potet. Après la mort de Richard, Raoul de Mauléon obtint d'Aliénor les droits ducaux sur la forteresse en échange de son soutien, puis la seigneurie passa entre les mains des vicomtes de Thouars au début du XIIIe siècle. Pendant la guerre de Cent Ans, Louis de Thouars feignit la folie après le traité de Brétigny et se réfugia au château ; son épouse Ysabeau d'Avaugour, proche des Anglais, livra le domaine au Prince Noir, qui fit vérifier la supercherie, confisqua les biens pour contraindre le vicomte à prêter serment, et Louis mourut en 1370. Le roi Charles V lança ensuite une reconquête des places perdues et, en 1372, contraignit Ysabeau d'Avaugour à se soumettre à la couronne ; la seigneurie fut alors l’objet de débats entre les héritières de Louis de Thouars et leur belle‑mère. En 1628, sur ordre du cardinal de Richelieu, les défenses du château furent démantelées et Henri de La Trémoille dut abattre les ouvrages contre indemnité ; le logis, privé de rôle défensif, et le corps massif de la tour furent toutefois épargnés. Dès le début du XIe siècle, une muraille en pierre fut édifiée par Guillaume Ier pour épouser le promontoire et fermer une enceinte couvrant une cour de 7 km2. Le premier bâtiment identifié est le logis seigneurial comportant une grande salle, l’aula, élevé sans doute en même temps que la muraille ; des sondages archéologiques réalisés en 2016‑2017 suggèrent l’existence, à l’autre extrémité de l’enceinte, d’un second logis probablement réservé au duc d’Aquitaine. Le donjon, ou tour‑maîtresse, conserve des éléments d’origine religieuse et semble provenir d’un clocher d’église préromane ou d’une église castrale bâtie vers 1020 puis transformée par la suite. De cette tour‑clocher subsistent le narthex au rez‑de‑chaussée et la salle des cloches voûtée en berceau ; l’ensemble fut intégré à une tour carrée dotée d’un escalier à vis, probablement aménagé vers 1050 par Guillaume II de Talmont « le Jeune », et des passages voûtés permettaient l’accès aux salles depuis cet escalier. On observe encore des arcatures aveugles dans le donjon, une salle des gardes et des vestiges du logis et de l’aula. Le château a également servi de cadre à une bande dessinée initiée par la commune, intitulée Richard Cœur de Lion, de Talmont à Fontevraud, réalisée par Alain Paillou (dessin) et Jean‑François Miniac (scénario), publiée par les éditions Orep en 2021.

Liens externes