Origine et histoire de l'Église Saint-Étienne
L'église Saint-Étienne de Saint-Étienne-d'Orthe (Landes) est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 10 janvier 2008. Bâtie à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle, elle se compose d'un clocher-porche occidental ouvrant sur une nef flanquée de deux bas-côtés et se termine par un chœur abrité par un chevet polygonal des XVe-XVIe siècles. Le clocher, élevé en tour carrée, suggère une destination défensive compréhensible à la fin de la guerre de Cent Ans et de l'occupation anglaise. Les chapelles latérales et le clocher-porche sont postérieurs à l'abside ; les bas-côtés prolongeant les chapelles n'apparaissent pas sur le plan cadastral de 1819. La sacristie a été ajoutée en 1794 d'après les plans d'un architecte de Dax. D'importantes transformations ont eu lieu en 1739, avec la reconstruction partielle de la chapelle Saint-Nicolas (actuelle chapelle Saint-Joseph), la modification des fenêtres des chapelles, la réfection des lambris et le pavage du chœur. La même année, l'évêque de Dax, Suarez d'Aulan, accorda à la famille Lalanne le droit de banc et de sépulture dans cette chapelle ; ce privilège fut supprimé à la Révolution. En 1853, le conseil municipal concéda à la famille Lalanne-Mages huit centiares au nord-est du cimetière en remplacement de ses sépultures. Divers travaux se sont poursuivis pendant tout le XIXe siècle grâce aux dons de familles locales : en 1825 des travaux, probablement liés au prolongement des bas-côtés, furent financés par souscriptions pour un montant de 8 000 francs ; en 1832 la famille Bernard Dartiguenave versa 400 francs, en 1834 Marie Pomaret légua la ferme de Lespiauc et participa à la restauration de la chapelle de la Vierge, et en 1839 le conseil municipal fit poser la chaire et réparer le plancher de la tribune. Par ailleurs, des donations ont soutenu la restauration du mobilier et des autels : en 1874 une bienfaitrice anonyme offrit 1 000 francs pour l'autel de Saint-Joseph, en 1885 Madame Mages légua 500 francs pour l'achat d'un ostensoir, et en 1886 Pierre Darmendieu et sa sœur Jeanne firent don des deux cloches actuelles après la fissuration de la cloche précédente. Une première campagne de restauration engagée en 2014 sur le chevet a permis de mettre en valeur des éléments d'architecture jusque-là masqués, et une souscription via la Fondation du patrimoine a été lancée fin 2014 pour une seconde tranche de travaux. En 2002 on constata la rénovation de la porte de l'enclos ; l'église elle-même était alors inchangée. L'édifice occupe une position centrale dans le village, sur une hauteur entourée du cimetière communal, auquel on accède par une porte en arc brisé ornée d'un écu écartelé portant fleurs de lys et poissons. L'église abrite un retable classé, commandé en 1713 par le curé, les habitants et les marguilliers à Giraut et Royer, sculpteurs de Dax, achevé en août 1714 pour un montant de 1 290 livres, doré en 1734 par Pierre Toureille de Dax et restauré en 1877. Cet ensemble architecturé présente un corps central et des ailes obliques convergeant vers l'autel, encadrés par des colonnes torses reposant sur des stylobates et surmontés d'un entablement à ressauts ; le soubassement, de la hauteur du tombeau de l'autel, porte des bas-reliefs représentant, à gauche, la lapidation de saint Étienne et, à droite, son arrestation. Dans les niches des ailes se trouvent deux statues : saint Pierre, représenté nu-pieds en tunique et manteau, tenant deux grandes clefs, et saint Paul, vêtu de façon analogue, portant un livre et une épée.