Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul dans la Somme

Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul

  • 80100 Abbeville
Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul
Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul
Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul
Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul
Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul
Ancien prieuré Saint-Pierre et Saint-Paul
Crédit photo : Papypapamamy - Sous licence Creative Commons
Propriété d'une association

Période

2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Eglise ; façades et toitures du corps de logis et des trois premières travées de chacune des ailes en retour (cad. AE 169) : inscription par arrêté du 18 juin 1993

Origine et histoire

Le prieuré Saint-Pierre-et-Saint-Paul d'Abbeville a été fondé en 1075 par Guy Ier de Ponthieu. En 1100, un don du roi Philippe Ier permit son installation à Abbeville sur un terrain autrefois occupé par un castrum situé hors des remparts, et la fondation fut confirmée par l'évêque Geoffroy d'Amiens en 1106. Dès l'origine, le prieuré fut affilié à l'abbaye de Cluny et placé sous la dévotion de saint Pierre et saint Paul. Les moines clunisiens firent édifier de nombreuses églises sur les terres du prieuré et rattachèrent plusieurs dépendances, parmi lesquelles figuraient le prieuré-hôpital du Saint-Esprit d'Abbeville, le prieuré Saint-Denis d'Amiens, utilisé comme résidence du prieur lors de ses séjours épiscopaux, et le prieuré Saint-Michel de Doullens. Au XIIIe siècle, le monastère fut intégré à la nouvelle ceinture de remparts et s'étendait au centre d'un vaste enclos relevant de la vicomté de Saint-Pierre, sur lequel les moines exercèrent une juridiction jusqu'au début du XIVe siècle. Les moines remplacèrent l'ancienne église romane par un édifice gothique, et le prieuré compta à son apogée plus d'une vingtaine de religieux, parfois jusqu'à une quarantaine. À partir de la seconde moitié du XIIIe siècle, l'évolution du prieuré suivit le déclin général de l'ordre de Cluny ; malgré une prospérité relative pendant la guerre de Cent Ans, le nombre de moines diminua, passant de 25 en 1350 à 15 en 1460. Les bâtiments réguliers médiévaux, en grande partie ruinés, furent détruits vers 1770 et remplacés par un ensemble prioral et une nouvelle église édifiée selon les plans de l'architecte François II Franque entre 1773 et 1777 ; l'église, de style néo-classique, fut reconstruite et richement décorée intérieurement, notamment par une voûte à caissons réalisée de 1774 à 1777. Le prieuré fut supprimé à la suite du décret du 13 février 1790 interdisant les vœux monastiques et supprimant les ordres religieux réguliers. De 1818 à 1905, les Ursulines occupèrent les lieux, puis la Croix-Rouge y installa un hôpital en 1918. Des vestiges subsistent : l'église du XVIIIe siècle, fermée au public, et le corps de logis en brique et pierre datent de la reconstruction du XVIIIe siècle ; les façades et toitures du corps de logis ainsi que l'église sont inscrites à l'inventaire des monuments historiques. Certains éléments provenant de l'église Saint-Jacques d'Abbeville, détruite début 2013, y sont entreposés. Les bâtiments survivants abritent en partie un lycée privé et la bibliothèque municipale. Parmi les prieurs connus figurent Henri de Mesmes (1666-1721), licencié de la Sorbonne et titulaire de plusieurs bénéfices, et Antoine-René de La Roche de Fontenille, chanoine de Notre-Dame de Paris et évêque de Meaux, décédé en 1759.

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