Origine et histoire de l'Église Saint-Nicaise
L'église Saint-Nicaise se situe avenue de la Marne à Reims, dans la Cité-Jardin du Chemin-Vert, dans le département de la Marne. Elle a été édifiée pour cette cité-jardin créée après la Première Guerre mondiale par la société Le Foyer Rémois, fondée par Georges Charbonneaux. L'architecte Jean-Marcel Auburtin, auteur de l'ensemble de la cité, a conçu l'édifice dans un style romano-byzantin, selon un plan en croix grecque, surmonté d'une tour-lanterne massive. La construction a débuté en 1923 et l'église illustre l'architecture religieuse des années 1920, marquée par la recherche de volumes simples, l'emploi de matériaux modernes comme le béton armé et le verre moulé, tout en respectant des formes traditionnelles. La décoration intérieure, achevée au milieu des années 1930, réunit un groupe d'artistes représentatif du renouveau de l'art sacré de l'entre-deux-guerres. Maurice Denis a réalisé les peintures marouflées des chapelles latérales consacrées à l'Annonciation et à la Sainte Famille, puis a décoré le baptistère. Gustave Jaulmes, assisté d'Henri Menu, a exécuté le grand Christ de l'abside et les peintures murales qui l'accompagnent. Les sculpteurs Roger de Villiers et Emma Thiollier ont apporté plusieurs œuvres, parmi lesquelles une Nativité, la statue de saint Nicaise, une représentation de Jeanne d'Arc, le tympan en faux-sgraffite au-dessus de la porte d'entrée et la statue de sainte Thérèse. Jean Berque a réalisé le chemin de croix, tandis qu'Ernest Laurent a signé le tympan d'entrée du baptistère. Les grandes verrières représentant des anges sont dues au maître-verrier René Lalique ; ces verrières en verre moulé-pressé ont été posées en 1926 et restaurées en 2022, et les vitraux de la tour-lanterne sont de Jacques Simon. L'édifice possède un carillon de trente-cinq cloches. Saint-Nicaise remplace une ancienne église du même nom, située près de l'abbaye Saint-Rémi et vendue puis démolie pendant la Révolution française. L'orgue de l'église, construit par le facteur Rinkenbach en 1929 dans un style néo-classique avec seize jeux sur deux claviers et pédalier, a connu de nombreuses transformations et agrandissements au XXe siècle. Des interventions successives dans les années 1930, 1950, 1960 et 1970 ont modifié sa composition, puis une importante restauration en 1987 a réduit certains jeux et claviers, transformé la transmission et abouti à un instrument de trois claviers. Le grand orgue compte aujourd'hui cinquante-deux registres dont trente-huit jeux réels, ce qui en fait l'un des plus importants de Reims selon le nombre de registres. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques.
