Origine et histoire du Château de Roquefort
Le château de Roquefort, situé sur la commune de Roquefort (Lot-et-Garonne, Nouvelle-Aquitaine), a été édifié probablement au XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle. Il n'est toutefois pas mentionné dans les actes d'hommage de 1256 et 1281 ni dans le saisimentum de 1271, ce qui rend sa datation incertaine. L'édifice a conservé une tour-salle, l'essentiel de son enceinte et des bâtiments réutilisés à l'époque classique. Il s'organise autour d'une triple enceinte prenant appui sur l'extrémité d'un coteau. La tour carrée semble avoir été réduite de la moitié de sa hauteur et les courtines présentent une large brèche grossièrement bouchée avec des briques. Cette réparation suggère que Roquefort pourrait avoir été pris et démantelé peu après sa construction. Le 30 octobre 1562, le château, alors en ruines, fut cédé par Jeanne d'Albret à Jean de Secondat à titre de vente avec pacte de rachat perpétuel ; ces terres avaient auparavant été confisquées à Pierre II de Secondat. Henri de Bourbon a confirmé cette cession le 19 décembre 1576 et, par le même acte, a vendu à Jean de Secondat la faculté de rachat pour 14 000 livres. Jean de Secondat, marié en 1564 à Eléonore de Brénieu, eut plusieurs enfants, parmi lesquels Jacob de Secondat de Montesquieu (1576-1619) et Pierre de Secondat de Roquefort (1571-1638). Pierre fut le père de Gaston de Secondat (12 avril 1625-1693), seigneur de Roques et de La Fleyte et baron de Roquefort ; Gaston eut pour parrains Gaston d'Orléans et Sérène de Durfort de Bajamont, épouse de Charles Ier de Montpezat. Denise de Secondat (1727-1800), fille de Montesquieu, épousa son cousin Geoffroy de Secondat de Roquefort de Roques (1702-1774) à Clairac le 25 mars 1745 ; le mari avait 42 ans, la mariée était vingt-quatre ans plus jeune. Veuve en 1774, Denise habita à Agen, dans l'hôtel des Secondat de Roques, rue Saint-Antoine à l'angle de la rue Londrade. La famille de Secondat conserva la propriété du château jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. Le château, comprenant la tour-salle, le logis, les communs et l'enceinte, a été inscrit au titre des monuments historiques le 18 septembre 2001.