Origine et histoire du Château de Siorac
Le château de Siorac, situé au nord de la commune de Siorac-en-Périgord dans le Périgord noir, présente l'aspect d'une construction achevée au dernier quart du XVIIIe siècle. Il a été bâti sur un édifice plus ancien dont les caves ainsi que certaines maçonneries et baies sont encore visibles. La demeure est mentionnée pour la première fois dans un arrêté du parlement en 1281 et, au début du XIXe siècle, elle a fait l'objet d'un partage en quatre propriétés. Le château médiéval comprenait un corps de logis rectangulaire et deux ailes asymétriques en retour d'équerre. La seigneurie de Siorac fut partagée entre plusieurs coseigneurs au Moyen Âge. Une bulle du pape Eugène III adressée à l'abbaye de Sarlat en 1153 cite les "curtes de Ciourac" parmi les paroisses dépendant de l'abbaye, et les Anglais y fondèrent, avant mai 1288, une bastide au lieu-dit Castel-Réal, réalisation qui provoqua des procédures au parlement citées dans des actes de 1268 et 1291. Une forteresse médiévale, occupée à plusieurs reprises par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, est attestée sur le site. En mai 1373, le château fut attaqué par Gilbert de Domme, Pons de Beynac et la ville de Sarlat, entraînant le départ puis la réoccupation des Anglais. La famille d'Abzac figure parmi les coseigneurs : Adémar d'Abzac (décédé en 1414) et son fils Bertrand d'Abzac y jouent un rôle, Bertrand servant successivement pour les Anglais puis pour le roi de France avant de revenir au service anglais et d'être impliqué dans la défense et la perte de places comme Domme entre 1414 et 1439. En 1440, une épidémie de peste conduit les consuls de Sarlat à acheter la "sufferte" des garnisons anglaises de plusieurs places, dont Siorac. Sur la forteresse médiévale fut ensuite élevé un repaire noble qui fut incendié pendant les guerres de religion. La coseigneurie passa des d'Abzac aux de Sireuil, puis à la famille du Lion et aux Vivans, avant d'échoir aux Laverrie de Vivans : en 1585 Jean de Sireuil acquiert des biens à Siorac, Marie de Sireuil épouse Pons du Lion en 1598, et Judith-Louise du Lion épouse Barthélemy de Laverrie le 9 juin 1697. Barthélemy de Laverrie obtint la possession par arrêt du parlement en 1705 et prit possession en mai 1706 ; son fils Paul de Laverrie fut investi des droits en 1720. La famille ajouta le nom et le titre de Vivans en 1745 et leur fils François-Antoine de Laverrie de Vivans fit construire le château de Siorac entre 1760 et 1780. Le curé Robert Laguionie, dans une enquête de 1838, indique que le château moderne avait alors environ soixante et un ans et aurait été bâti sur un ancien château lié à la maison de Vivans, la construction étant achevée en 1777 selon son témoignage. François-Antoine de Laverrie de Vivans est mort en 1798 ; pendant la Révolution son fils Joseph ayant émigré en 1793, la famille subit arrestations, un inventaire du château en février-mars 1794 et la réquisition des meubles le 16 mars 1794. Joseph de Laverrie de Vivans rentra en 1803, fut amnistié en 1804 et procéda, avec ses frères et sœurs, à un partage des biens rendu définitif en 1817 ; il s'installa ensuite au château et se maria en 1815. Après la Révolution, des parties du château furent vendues : en 1818 la partie ouest (aile ouest) fut cédée à Damaris de Constantin, qui y installa le presbytère en 1825, et d'autres portions furent vendues en 1820 à des membres de la famille de Vielcastel ; la famille Laverrie de Vivans vendit l'ensemble du château au XIXe siècle. Un musée des arts culinaires et de la table a été aménagé dans le château et la mairie de Siorac occupe la partie ouest. Le bâtiment se compose d'un logis central de deux niveaux, encadré par deux pavillons de trois niveaux de tailles inégales, le pavillon ouest étant plus court que le pavillon est. Le château est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 23 mai 2013.