Période
4e quart XIXe siècle
Patrimoine classé
Les parties suivantes du château : logis en totalité, façades et toitures des communs, salle de billard située dans un bâtiment de commun, parc avec son sol, ses clôtures, ses portails et ses éléments décoratifs (passerelles, fontaine et statues), à l'exclusion de la piscine et de sa clôture moderne (cad. AR 270, 272, 274, 276, 277, 464, 598, 600) : inscription par arrêté du 10 juillet 2014
Origine et histoire du Château Saint-Martial
Le château Saint-Martial se situe à Jarnac, en Charente, au bord du fleuve éponyme. Le domaine comprend un logis massif, de plan centré en H, réalisé dans le style néo-Renaissance. Construit pour la famille Bisquit, il a été édifié entre 1882 et 1884 par l'architecte parisien Henri Parent, sur l'emplacement d'une maison antérieure bâtie vers 1850 par Alexandre Bisquit. Adrien Dubouché, gendre d'Alexandre et grand collectionneur de céramiques d'art, a été propriétaire avant Maurice Laporte-Bisquit, qui fit démolir la vieille maison pour ériger le nouveau château. Le plan de Saint-Martial fut publié dans la revue L'architecture pour tous. Vers 1895, le domaine fut complété par la construction d'un grand « chalet russe », aujourd'hui disparu. En 1914, Solange Laporte-Bisquit transforma le château en hôpital pour soldats blessés, et en 1919 la famille organisa un grand banquet républicain pour célébrer le centenaire de Bisquit et la fin de la guerre. Le domaine prit le nom de Saint-Martial après la construction, plus à l'est, du château des Chabannes. Lors du rachat de Bisquit par le groupe Paul Ricard en 1966, le château passa aux mains de ce groupe ; d’importants travaux furent exécutés vers 1970-1975, incluant la démolition de la serre adossée au pignon ouest. La collection de tableaux des peintres Leroux y fut présentée au sein de la fondation Paul Ricard en 1984. Vendu en 2001, le château a ensuite fait l'objet de travaux importants pour être transformé en chambres d'hôtes ; il accueille aujourd'hui cinq chambres.
Architecturalement, le logis, d'environ 25 m sur 20 m, est couronné par deux avant-corps polygonaux traités comme des tours, d'une hauteur approximative de 20 mètres. La façade arrière est ornée d'un péristyle central qui soutient un balcon à balustres et, en raison de la dénivellation du terrain, d'un escalier monumental en fer-à-cheval à volées convergentes. L'intérieur comporte de vastes pièces d'apparat et un escalier monumental suspendu en pierre, à rampe en fer forgé, ainsi que cheminées richement sculptées, boiseries et stucs dorés de grande qualité. Le décor des lucarnes est particulièrement soigné et les façades sont enrichies de panneaux en céramique de haute qualité, certains pouvant provenir de la maison parisienne Loebnitz ; ces panneaux, qui comportent notamment les initiales des propriétaires, une salamandre, saint Martial et une Vierge à l'Enfant, rendent hommage à Adrien Dubouché. Le côté sud était autrefois agrémenté d'une grande serre métallique attestée par des photographies anciennes, aujourd'hui disparue. Représentatif des châteaux édifiés à la fin du XIXe siècle par les négociants du pays de cognac, le château Saint-Martial est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2014.