Origine et histoire
Le château Stanislas, situé à Commercy, occupe l'emplacement d'une fortification mentionnée dès le XIe siècle et remaniée au fil du temps. Il fut agrandi à la fin du Moyen Âge, partiellement reconstruit pour Robert II et doté d’un système défensif renforcé au XVIe siècle. Au début du XVIIe siècle, le cardinal de Retz transforma l'édifice en résidence de plaisance en conservant les soubassements médiévaux. Au début du XVIIIe siècle, Charles-Henri de Lorraine, prince de Vaudémont, fit entreprendre d’importants travaux : l’architecte Nicolas Dorbay dessina deux ailes entre 1708 et 1710, tandis que Léopold Durand et Germain Boffrand supervisèrent des chantiers poursuivis jusqu’en 1735. Sous Stanislas Leszczynski, des écuries furent édifiées sous la direction d’Emmanuel Héré et des jardins furent aménagés, avant d’être supprimés à la mort du duc en 1766. Après cette date, le château et ses abords furent progressivement affectés à des usages militaires et occupés par la cavalerie pendant une longue période, ce qui entraîna la disparition de nombreux aménagements paysagers et des fabriques. Au XXe siècle, l’édifice fit l’objet d’inscriptions et de classements au titre des monuments historiques et connut plusieurs campagnes de restauration. Utilisé comme caserne et logement militaire durant la Seconde Guerre mondiale, il fut gravement endommagé par un incendie en 1944. La commune de Commercy acquit ensuite les ruines et entreprit des travaux de restauration ; diverses campagnes menées après-guerre ont abouti à la restitution des façades et des volumes principaux, tandis que les communs ont été classés à leur tour. Aujourd’hui, le château accueille des services municipaux, la bibliothèque et diverses administrations. Plusieurs personnalités littéraires et intellectuelles ont séjourné à Commercy : Voltaire, la marquise du Châtelet et Jean‑François de Saint‑Lambert y vinrent, Françoise de Graffigny y séjourna et fit part de ses impressions dans sa correspondance, et la tradition rattache à Madeleine Paulmier l’origine de la madeleine de Commercy. Sur le plan architectural, la cour d’honneur, fermée par une grille monumentale, est encadrée par de vastes communs organisés en hémicycle, ornés d’arcades, de terrasses et de balustrades. Les deux ailes en retour d’équerre, à deux étages de fenêtres rectangulaires, flanquent le corps de logis principal qui présente un avant‑corps à quatre colonnes surmonté d’un fronton triangulaire. À l’arrière, la façade s’appuie sur un fort soubassement en terrasse compensant la pente et desservie par un escalier monumental ; cet ensemble domine la vallée de la Meuse.