Origine et histoire
La chapelle du Souvenir français à Bouchavesnes a été érigée en 1923 par la famille du lieutenant Jean du Bos, tombé au combat le 25 septembre 1916, à proximité d'un vaste cimetière militaire et au bord de la route Péronne‑Bapaume. Initiative privée, elle prit rapidement une fonction mémorielle, de nombreuses familles de combattants venant s'y recueillir. Madame du Bos (Mathilde Johnston), originaire de La Nouvelle‑Orléans, avait suscité la création d'un comité de veuves, mères et sœurs des soldats du 94e régiment d'infanterie pour financer un monument commémoratif. Une souscription publique aux États‑Unis fournit 25 000 dollars (125 000 francs de l'époque) et, après le décès de Madame du Bos, le maréchal Foch présida le comité et inaugura le monument le 22 octobre 1923. La chapelle fut cédée en 1937 à l'association Le Souvenir français, qui en assure depuis la gestion et l'entretien et organise chaque année une cérémonie commémorative le deuxième dimanche de septembre. Le tympan du portail porte l'inscription « Aux officiers, sous‑officiers et soldats tombés dans les Batailles de Picardie de 1914 à 1918. La Patrie reconnaissante - Le Souvenir français », et des plaques extérieures rappellent les unités ayant combattu lors des batailles de la Somme. À l'intérieur, des plaques commémoratives et des ex‑voto portent les noms de soldats disparus ; Jean du Bos y est inhumé sous une pierre tombale. Les vitraux, réalisés par les ateliers Mauméjean et représentant Louis IX, Jeanne d'Arc, Thérèse de Lisieux et Vaast d'Arras, sont inscrits au titre des objets par arrêté du 8 octobre 1996. La chapelle elle‑même est protégée au titre des monuments historiques par arrêté d'inscription du 14 septembre 2016. Une annexe accueille un centre d'interprétation consacré aux religions pendant la Grande Guerre, ouvert aux visiteurs du 15 avril au 15 octobre. L'exposition permanente, composée d'une quinzaine de panneaux explicatifs et de vitrines présentant documents et objets, aborde de manière transversale et comparative le rôle des religions pour les soldats et les civils en France, en Grande‑Bretagne, en Allemagne et dans les colonies. La chapelle sert ainsi de lieu de mémoire et d'interprétation sur les dimensions religieuses et communautaires du conflit.
