Origine et histoire
L'église Saint-Martin de Cléry-sur-Somme se situe sur la commune de Cléry-sur-Somme, dans le département de la Somme, près de Péronne. L'édifice actuel remplace une église du XVe siècle qui avait fait l'objet de reconstructions partielles aux XVIIIe et XIXe siècles. Le village et son église furent totalement détruits pendant la Première Guerre mondiale ; le 27 juillet 1916, lors de la bataille de la Somme, des observateurs allemands furent aperçus dans le clocher, qui fut alors bombardé. La reconstruction, menée pendant l'entre-deux-guerres, a été confiée à l'architecte Jacques Debat-Ponsan. Des documents d'archives — plan cadastral de 1830, carte postale vers 1910 et photographies des ruines à la fin de la guerre — témoignent de l'ancienne implantation du bâti et d'une configuration urbaine aujourd'hui modifiée. Quelques vestiges de l'ancien cimetière subsistent, notamment une croix sculptée sur une pierre tombale à droite de l'église. L'ancienne construction était en brique ornée de pierre calcaire sur les deux contreforts de la façade du clocher ; ce clocher massif à quatre niveaux comportait un balcon à rambarde de pierre et une tour‑escalier sur le côté droit. L'édifice reconstruit adopte un plan basilical traditionnel. Les soubassements, pilastres et le tympan des entrées sont en pierre de Savonnières, tandis que les murs sont en brique. De nombreux éléments structurels — planchers du clocher et des sacristies, poteaux, dalles de couverture, linteaux des baies et abat‑sons, ossature des voûtes et des plafonds, poutres maîtresses droites et arquées, chevrons, faîtage, soutiens de plafond et gargouilles — ont été réalisés en béton armé. Chaque travée de la nef est couverte par un toit à deux pans présentant un pignon dégagé. Le clocher‑porche est quadrangulaire, soutenu par quatre contreforts ; sa lanterne octogonale abrite une horloge. Le gable du portail principal est décoré d'un Christ monumental et d'anges sculptés sur place par Louis‑Aimé Lejeune en 1933. Le peintre‑verrier Jacques Grüber a exécuté en 1931 cinq verrières figurées et six grisailles. Le mobilier liturgique, dessiné par Jacques Debat‑Ponsan, comprend un maître‑autel en marbre poli avec retable et table d'exposition en marbre rouge, un candélabre et une croix en Duranic fournis en 1932 par l'entreprise amiénoise Grujon et Galland ; s'y ajoutent un confessionnal réalisé en 1932 par le menuisier Gustave Tattegrain, un chemin de croix commandé à l'entreprise Guillon et Cie de Levallois‑Perret, une statue équestre de saint Martin en chêne ciré fournie par l'entreprise parisienne « La Statue Religieuse » et un groupe sculpté en bois La Charité de saint Martin par Charles Desvergnes. L'église Saint‑Martin, y compris le mobilier maçonné (maître‑autel, fonts baptismaux) et l'ensemble des verrières de Jacques Grüber, fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques par arrêté du 9 avril 2024.