Origine et histoire de l'Église Saint-Jean
L'église Saint-Jean, située à Châlons-en-Champagne dans la Marne, comporte des parties les plus anciennes datées de la fin du XIe siècle et figure sur la liste des monuments historiques depuis 1862. La nef actuelle remonte à la fin du XIe siècle, tandis que le chœur date du début du XIIIe siècle ; les chapelles du transept ont été édifiées entre 1230 et 1260. Le transept a été remanié à plusieurs reprises jusqu'au début du XVe siècle. Au milieu du XIVe siècle on ajoute une travée à la nef et on reconstruit la façade : une inscription de 1356, encore lisible sur la façade, en atteste. C'est également à cette période que l'on réalise la charpente en berceau lambrissé de la nef. En 1551 la tour-clocher est surélevée sur la base du clocher roman de la croisée du transept. Au XVIe siècle la confrérie des arbalétriers fait bâtir, contre la première travée du bas-côté sud, une chapelle dédiée à saint Sébastien ; son mur sud porte un cadran solaire daté de 1778. En 1603 le chœur est transformé par l'ouverture de larges baies communiquant avec le transept. En 1671 les bas-côtés, à l'origine charpentés, sont rebâtis et couverts de voûtes d'ogives surbaissées. Une importante campagne de restauration a été menée au XIXe siècle, notamment sur la charpente de la nef et le clocher, sous la direction de l'architecte Charles Genuys ; les travaux comprennent des interventions sur le portail, le chevet, le transept et les murs des bas-côtés, et les vitraux datent du XIXe siècle. L'édifice illustre l'évolution de l'architecture du roman au gothique et jusqu'à la Renaissance ; le chevet actuel est d'inspiration gothique. Au XIIIe siècle deux évêques de Châlons, saint Élaphe et saint Lumier, y furent inhumés. Selon la coutume locale, l'entretien était partagé : les paroissiens veillaient à la nef et aux bas-côtés, les décimateurs au chœur et au chancel, la toiture et le clocher relevant d'autres obligations. L'église conserve enfin une mémoire locale : Nicolas Appert y fut baptisé en 1749 et sa maison natale, face à l'édifice, est signalée par une plaque.
