Période
2e moitié XVIIIe siècle, XIXe siècle, 1er quart XXe siècle
Patrimoine classé
Façades et toitures de l'ancien séminaire, du pavillon Empire, actuellement infirmerie (cad. BD 273) : classement par arrêté du 16 novembre 1984 Façades et toitures de l'ancien couvent des dames régentes (cad. BD 273) : inscription par arrêté du 16 novembre 1984 - 1/Cour de la Direction (à l'ouest de l'ancien bâtiment des Dames Régentes) : sol de la cour ; galerie nord ; bâtiment sud (façade et toiture) ; bâtiment ouest à pignons (façades et toitures) ; piles et grilles séparant la cour du jardin de l'infirmerie de la cour du directeur, avec leurs murets ; à l'intérieur du bâtiment de la direction : passage d'entrée et les deux porte-flambeaux avec leur socle, la cage d'escalier avec son escalier. 2/ Ancienne infirmerie : jardin de l'infirmerie avec ses murs anciens. 3/ Cour de service (au nord) ; façades et toitures des parties suivantes : les deux ailes nord (le long de la rue du rempart) , l'aile est (le long de la rue de la Rochefoucault-Liancourt) , l'aile séparant les deux cours, la façade sur cour de l'aile ouest de la cour ouest, le pavement des deux cours (cad. BD 435) : inscription par arrêté du 3 novembre 1997
Origine et histoire de l'École nationale d'arts et métiers
L'École nationale supérieure d'Arts et Métiers de Châlons-en-Champagne trouve son origine dans l'école Liancourt créée en 1780 et s'installe à Châlons à partir de 1806 dans un ensemble de bâtiments d'origine religieuse datant principalement du XVIIIe siècle. Le site avait auparavant accueilli l'École royale d'artillerie entre 1790 et 1803 avant d'être affecté aux Arts et Métiers. Les premiers édifices comprennent l'ancien grand séminaire (construit de 1781 à 1787), le couvent des Dames régentes (1759-1763), le couvent des dominicains et l'ancienne abbaye de Toussaints, laquelle fut utilisée pour loger le directeur de l'école. L'affectation à l'école entraîna de nombreuses modifications au XIXe siècle : le grand séminaire devint le logement des élèves, le bâtiment des Dames régentes servit d'abord d'ateliers puis de logement de fonction pour le directeur, et des cours furent aménagées autour des bâtiments. En 1853-1854, l'architecte Charles-Edouard Isabelle réalisa l'infirmerie, la rénovation de la travée centrale de la façade des Dames régentes et de nouveaux bâtiments autour de l'ancien cloître. En 1858, l'ancienne abbaye de Toussaints fut cédée au département et, en 1860, deux cours de service furent créées sur le côté nord de l'ancien séminaire. Les ateliers subirent un incendie en 1895 et furent reconstruits en deux phases : un atelier d'usinage à la fin du XIXe siècle, reconstruit en 1896 sur les plans de l'architecte Paul George, puis, après la Première Guerre mondiale, l'édification d'installations de fonderie. En 1910, Octave Gélin transforma la partie nord de l'aile séparant les deux cours de service pour y installer une cuisine, puis, de 1927 à 1932, il prolongea les ateliers par de nouveaux bâtiments abritant forge, fonderie et modelage. En 1995, ces ateliers furent démolis à l'exception de leur façade pour permettre l'agrandissement des locaux d'enseignement. Aujourd'hui, l'ancien couvent des Dames régentes, après avoir servi d'ateliers, abrite l'administration de l'école et le logement de fonction du directeur, tandis que les premiers bâtiments conservent leur vocation pédagogique au sein d'un des onze principaux sites de l'École nationale supérieure d'Arts et Métiers. Plusieurs parties du site sont protégées au titre des monuments historiques : par arrêté du 16 novembre 1984, les façades et toitures de l'ancien séminaire ainsi que celles du pavillon dit « Empire » (actuellement l'infirmerie) ont été classées, et les façades et toitures de l'ancien couvent des Dames régentes ont été inscrites. Par arrêté du 3 novembre 1997, la cour de la direction et ses éléments — le sol de la cour, la galerie nord, les façades et toitures des bâtiments sud et ouest à pignons, les piles et grilles séparant la cour du jardin de l'infirmerie, ainsi que, à l'intérieur du bâtiment de la direction, le passage d'entrée, les porte-flambeaux et la cage d'escalier — ont été inscrits, de même que le jardin de l'infirmerie avec ses murs anciens. Sont également protégées les façades et toitures ainsi que le pavement des deux cours de service au nord, incluant les deux ailes nord le long de la rue du Rempart, l'aile est le long de la rue de la Rochefoucault-Liancourt, l'aile séparant les deux cours et la façade sur cour de l'aile ouest. L'ensemble constitue un témoignage architectural et fonctionnel de l'adaptation d'édifices conventuels et séminaristes aux usages d'une grande école technique.