Origine et histoire de l'Église Saint-Caprais
L'église Saint-Caprais, située à Saint-Caprais-de-Lerm dans le Lot-et-Garonne, se compose de deux parties distinctes : un chœur roman du XIIe siècle et une nef gothique du XVIe siècle. Le chœur comprend une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four et une travée de chœur carrée, délimitée par de forts piliers munis de colonnes engagées. Cette travée est couverte d'une coupole sur pendentifs qui s'appuie, aux angles, sur des colonnes adossées aux dosserets et sur des archivoltes doubles à cintre brisé ; le cul-de-four de l'abside s'amortit sur la travée du sanctuaire au niveau de la naissance de la coupole. Un cordon chanfreiné court à la base de la voûte de l'abside ; on retrouve une variante ornementée de grosses perles saillantes à la base de la coupole. Dans la travée du chœur se trouvent quatre chapiteaux historiés : l'un représente deux colombes buvant dans le même calice, un autre présente des entrelacs complexes, le troisième figure l'Annonciation et la Présentation de Marie au Temple avec l'inscription "AVE MARIA GR.... PL...", et le quatrième évoque les martyres de saint Caprais et sainte Foy avec une inscription dans le tailloir "ANGEL CAPRASI. DACIA... MI.......ES". La nef, construite vers 1530, est divisée en quatre travées voûtées d'ogives dont trois sont traversées au centre par un arc longitudinal ; ces voûtes reposent simplement sur des consoles. Ce type de voûtement, rencontré en Angleterre et dans le Bordelais, a conduit Georges Tholin à dater le profil des ogives du XIVe siècle. Les murs de la nef sont dépourvus de dosserets et de contreforts. Trois chapelles, ajoutées vers 1530, se répartissent deux à gauche et une à droite : celle de droite est voûtée en berceau brisé et ne paraît pas appartenir au XIIe siècle, les deux de gauche sont couvertes par des croisées d'ogives, dont l'une comporte une voûte divisée par des liernes et des tiercerons. Le portail roman du XIIe siècle, ouvert au sud dans la deuxième travée, présente un plein cintre dont les piedroits et les archivoltes sont insérés dans un massif avancé par rapport au mur de la nef ; sa partie supérieure est ornée d'une corniche à billettes soutenue par six modillons. Ce portail, dépourvu de tympan, est décoré de tores, de pointes de diamant et de billettes, et deux colonnettes se logent dans les angles rentrants des jambages. À l'ouest, un portail de style gothique flamboyant, percé vers 1530, ouvre la façade et est précédé d'un porche. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 7 janvier 1926.