Origine et histoire
L'hôtel de ville de Doullens, situé dans le centre-ville de Doullens, dans le département de la Somme, est un bâtiment de la fin du XIXe siècle conçu par l'architecte Anatole Bienaimé et abrite les services politiques et administratifs de la ville. Édifié en 1898 sur l'emplacement de l'ancienne abbaye Saint-Michel, il est construit en brique et pierre dans un style éclectique et s'élève sur trois niveaux sous une haute toiture à la Mansart en ardoise, couronnée d'un lanternon. La façade, symétrique et légèrement en saillie au centre, présente l'entrée principale encadrée de parements de pierre, une fenêtre du premier étage flanquée de colonnes jumelles et, au sommet, une horloge surmontée d'un petit fronton triangulaire. De part et d'autre de l'entrée, deux portes monumentales donnent accès à la salle des pas perdus ; des pavillons saillants terminent l'édifice de chaque côté, leurs fenêtres du premier étage étant pourvues de balcons et de petits frontons triangulaires. L'accès au premier étage se fait par un escalier d'honneur éclairé par une grande verrière de 1898 réalisée par le maître-verrier parisien Hubert, représentant une allégorie du travail, du commerce, de la liberté, de la fraternité et de l'égalité, et offerte à la ville par Charles Saint. Au premier étage se trouvent la salle du conseil municipal, la salle des mariages — où est exposé un tableau de Monchablon représentant Bonaparte, Premier Consul, et le pape Pie VII signant le Concordat le 16 juillet 1801 — et la vaste salle dite « salle du commandement unique ». Cette salle fut le lieu, le 26 mars 1918, d'une réunion décisive pour les armées alliées au cours de laquelle il fut décidé d'instituer un commandement unique confié au général Foch ; y assistaient notamment Georges Clemenceau, Raymond Poincaré, Lord Milner et Douglas Haig. Pour garder mémoire de cet événement, la salle fit l'objet d'aménagements en 1937-1938 : un vitrail commémoratif conçu par Gérard Ansart et réalisé par le maître verrier Jean Gaudin en 1937, deux toiles exécutées par Lucien Jonas entre 1936 et 1938, ainsi que des bustes en bronze de François Sicard représentant Clemenceau et Lord Milner (1918) y ont été installés. La salle, qui conserve une cheminée en marbre blanc et un lustre imposant, présente également divers objets liés à la réunion (table, fauteuils, coffre, etc.). La salle du commandement unique est protégée au titre des monuments historiques : inscription par arrêté du 31 octobre 1997, puis classement par arrêté du 23 mars 1998.